Selon le membre de la campagne électorale de la candidate de la droite Valérie Pécresse, ses propositions pour encadrer l’immigration sont construites sur la base d’une loi constitutionnelle visant à mettre en place des quotas annuels d’immigration par métier et par pays et « votés chaque année au Parlement », et ce, en fonction des besoins du marché de l’emploi.
La campagne électorale présidentielle bat son plein en France et la course à l’Elysée est déjà ponctuée par de nombreuses enquêtes d’opinion aux résultats souvent fluctuants. Emmanuel Macron maintient son avance devant Marine Le Pen et Eric Zemmour, alors que dans certains autres sondages, on trouve d’autres candidats au coude-à-coude.
En visite en Tunisie, Bernard Carayon, l’un des principaux membres de la campagne de la candidate de la droite, Valérie Pécresse, est venu vanter le programme électoral, mais aussi les visions de cette candidate. Lors d’une rencontre, hier, avec les médias, à laquelle a assisté le journal La Presse, Bernard Carayon a en effet exposé les principaux engagements de cette candidate qu’il présente comme porteuse de l’héritage chiraquien et gaullien, une fois élue présidente. Il était notamment question de débattre les causes communes et les intérêts particuliers entre la Tunisie et la France, notamment au sujet de la migration, du terrorisme, de la coopération bilatérale et des questions d’actualité comme la crise ukrainienne.
Vouant les qualités de Valérie Pécresse, dont certains sondages laissent présager la possibilité de son accès au deuxième tour, le membre de sa campagne électorale a tiré à boulets rouges sur l’actuel président français, Emmanuel Macron, ainsi que sur ses politiques et choix stratégiques, l’accusant d’avoir contribué à « l’effondrement de l’Etat français ». « En France, la crise est généralisée et nous assistons à des indicateurs inquiétants dans différents secteurs comme notamment l’éducation, la santé et la sécurité. Imaginez qu’en France la police n’accède pas à certains quartiers contrôlés par les trafiquants de drogues. 18 mille lits ont été supprimés dans les hôpitaux en dépit de la crise sanitaire… Nous assistons à l’effondrement de l’Etat en France », s’est-il désolé.
Quelle alternative présente cette candidate aux Français ? Pour Carayon, il s’agira d’une politique transparente bâtie sur l’héritage chiraquien et gaullien et qui misera sur le pragmatisme. « Ce n’est pas une femme de communication mais plutôt de pragmatisme », a-t-il encore dit, pointant aussi du doigt les politiques extérieures du président français.
Questions migratoires
Lors de cette rencontre avec les journalistes, les questions migratoires étaient au cœur du débat notamment lorsqu’on évoque les migrants irréguliers. Dans ce contexte, Carayon a affirmé que leur candidate prône une politique de quotas annuels des migrants que doit accueillir son pays. « La migration, ce n’est pas une question de volonté des migrants mais plutôt des dispositions des pays d’accueil. Dans le cadre du respect, la migration doit être traitée conjointement entre la Tunisie et la France notamment par le débat et par les intérêts mutuels ».
Au fait, depuis le début de sa campagne, Valérie Pécresse n’a de cesse de se présenter comme celle qui apportera « sans attendre » des « solutions concrètes » aux problèmes des Français. Elle pose la crise migratoire au sommet de la pile des urgences en estimant que le volontarisme politique des États est une clé indispensable.
Selon ce membre de sa campagne électorale, ses propositions pour encadrer l’immigration sont construites sur la base d’une loi constitutionnelle visant à mettre en place des quotas annuels d’immigration par métier et par pays et « votés chaque année au parlement », et ce en fonction des besoins du marché de l’emploi.
Pour ce qui est des relations entre la France et les autres pays, dont notamment les pays maghrébins et africains, Carayon reconnaît que la France a perdu pied surtout en Libye, où les principaux acteurs sont, selon ses dires, la Russie et la Turquie. « Au Mali, en Libye, au Maroc, nous régressons à tous les niveaux et dans les quatre coins du monde à cause d’une politique arrogante », a-t-il encore expliqué.
Enseignante à l’Institut d’études politiques de Paris de 1992 à 1998, maître des requêtes au Conseil d’État de 1992 à 2015, conseillère du président Jacques Chirac après 1997, Valérie Pécresse était aussi ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011. Elle est ensuite ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État et porte-parole du troisième gouvernement François Fillon de 2011 à 2012. En 2015, elle est élue présidente du Conseil régional d’Île-de-France, succédant au socialiste Jean-Paul Huchon. En janvier 2016, elle abandonne son mandat de députée, qu’elle avait retrouvé en 2012. Réélue en 2021 à la tête de la région Île-de-France, elle adhère à nouveau au parti Les Républicains et devient la candidate du parti à l’élection présidentielle de 2022, l’emportant au second tour d’une primaire interne face à Éric Ciotti.
